bouainasse diasse!
ne cherches pas, l'Espagnies est un pays imaginaire
nous devions y aller à deux ou pas, ce fut ou pas

pas d'astres en Asturies
lorsque lundi dernier, je pars vers les Asturies, les prévisions météo sont mitigées mais prometteuses pour les jours suivants, alors: bamos!!
quand, l'après midi, grâce aux indications du GRESAC, j'arrive à Puerto San Glorio, le ciel est...



de tout petits morceaux de bleu...qui sait?
une chose à savoir, l'endroit exact du spot est inutilisable, des centaines de vaches y bousent copieusement, c'est donc un peu plus loin que j'installe le campement



une grosse sieste plus loin, le soir tombe, les nuages aussi, la montagne s'est recouverte de ouate, un pauvre coton-tige dans une mer de ouate



heureusement j'ai de la zique et le dernier Connelly pour passer le temps
espérant toujours, je dors par étapes, et c'est vers 4h que ...une déchirure... magie! juste dans la traînée de la Voie Lactée! une vision d'une intensité rare
je vais pour sortir la valise d'oculaire, mais je me ravise: c'est la chaise longue que j'installe! ça ne durera pas, tous les bas de ciel autour sont bouchés, je tiens les jumelles à la main, mais je ne m'en servirai pas, je bois le lait chargé de noires scories direct avec les yeux
combien de temps s'écoule? impossible à quantifier, je suis là, c'est tout, ça se recouvrira de temps en temps et s' entre-déchirera, les gris laissant passer des lambeaux magnifiques
plus tard, le froid de l'aube me réveillera



quelle curieuse nuit, avec si peu d'observations mais si pleine de bon "retour", comme un grand cru
en ce mardi matin, je me pris à espérer: celle de ce soir serait sans doute meilleure...

mardi
la journée bien ensoleillée portait de beaux présages
le matin fut consacré à une grande ballade jusqu'au sommet du pic



l'escalade facile fut l’occasion de croiser quelques ptérodactyles



on voit ici un troupeau de tyrannosaures broutant paisiblement



à la réflexion, c'étaient peut-être des vaches, je n'y connais rien en végétaux
ce dont je me souviens, c'est que, alors que je marchais à côté du troupeau, je constatai que certaines vaches étaient dotées de pis uniques surmontées de deux pompons
sifflotant, l'air de rien, je pressai le pas! il me revint alors en mémoire la ballade de Brassens "gare au gorille" et je m'imaginai un instant dans le rôle du juge
de retour sain et sauf au camion, je pris l'engagement de ne plus boire de lait et repris ma lecture
les nuages étaient partis, le futur sentait bon!!!!
mais, le soir venu...ils étaient revenus!!
je regardais souvent le haut du ciel,je ne me méfiais pas des bas-fonds, c'est par là qu'ils se sont coulés vers moi, subrepticement, sans bruit, profitant de la moindre ravine pour envahir mon rêve!



et cette nuit là, il n'y eut pas de miracle
demain, coûte que coûte...

mercredi, la Sierra de Francia
tant pis, je m'en vais!!
parce que, passer une nuit dans un nuage et à peine une heure plus tard, se retrouver avec un ciel comme ça:



ça fout les boules!
donc, après quelques minutes de séchage, je décide de partir pour le plan B
presque 600 km mais les autoroutes sont presque toutes gratuites
plus je descend, plus la température grimpe et...mon moral aussi!
la végétation! des forêts d'oliviers! pourquoi j'aime tant ces arbres? mystère, il sont synonymes de vie, de soleil
édit: d'après Frédéric, ce sont en fait des chênes-rouvres!
arrivée au pic du soleil dans le petit village de Villanueva del Conde



au fait Frédéric, les vraies coordonnées sont 40°30'37.69"N 6° 0'42.59"O
bonjour, je suis gerard33
Frédéric et Angela m’accueillent comme si on se connaissait depuis toujours, je me sens bien là
tout est fait pour qu'on s'y sente bien, convivialité au top
un charmant petit hôtel juste en face accueille le compañeros crados qui vient de rester quelques jours sans se laver en haute montagne c'est pas du luxe!
on se donne rendez-vous à 21h pour une soirée (enfin) astro
El Maillo
c'est dans ce coin de pampa semi désertique (pour un Bordelais moyen ) qu'on s'installe
un peu à l'abri du vent qui sans être très fort risque de nous gêner; le ciel est pur
c'est trop beau pour être vrai...il va m'arriver un truc, c'est pas possible...et ça arrive: impossible de colimater mon 400! c'est quoi ce truc? en deux ans il m'a jamais fait ça! trahison
le retour laser du primaire tourne autour du centre sans jamais l'atteindre, qu'est-ce qui se passe-t-il? vérifications des barres, des triangles, de tout, tout est normal pourtant
inutilisable! c'est pas beau ça, se retrouver comme un con sous un ciel de rêve avec rien pour le regarder? je serais tout seul que je me coucherais de dépit...heureusement, heureusement il y a Frédéric! le Tintin des montagnes avec son p'tit 500!



et il est partageur le camarade je serai d'ailleurs plus souvent à l'oculaire du Dobson Factory que lui
et c'est un régal que de piloter ce grand fût sans aucun effort, d'un objet l'autre avec une précision millimétrique
passé les trois planètes qui nous font patienter, la nuit s'installe enfin



sur les conseils de mon hôte nous profitons de la latitude à peine supérieure à 40° pour visiter le Scorpion
tout est visité dans la grosse pince, de M80 à M4 bien sûr, en passant par plein d'objets que je ne connais pas (au secours Frédéric, ma mémoire défaille!! )
la grande nébuleuse de la Pipe déchire de sombre le dos du Scorpion



Le Loup, la Balance, le Sagittaire, jusqu'à l'Hydre Femelle! je me croirais revenu au Maroc!!
un amas incroyablement coloré, "la boite à bijoux?", Frédéric a lancé ça comme une boutade...mais c'est pas possible, on a beau être pointé au raz du sol...c'est trop bas pour être ça...
le vent s'est calmé ou on l'a oublié tout simplement
le 500 retrouve des références connues avec une vision superbe de M51, le miroir et le ciel sont excellents
edit: une M104 de compète en milieu de nuit
vers deux heures, je commence à payer les heures de route du matin, il va falloir dormir
Merci encore, Frédéric d'avoir improvisé cette sortie pour me faire plaisir, c'était parfaitement réussi
qu'allait-il se passer le lendemain? enfin...le prochain soir du présent matin ??

jeudi, qu'est-ce qu'on est bien Tintin
après une bonne grasse matinée ça va mieux
le programme s'annonce chargé, pas de route c'est déjà ça, mais je dois comprendre et résoudre le problème de la collimation car ce soir je serai tout seul
je peux profiter du garage de Frédéric pour ce faire et cerise sur le gâteau: je suis invité pour midi enfin pour 15h, n'oublions pas qu'on est en Espagne!
je passerai le repas très familial, on s'y régale dans une ambiance détendue, les plats d'Angela jusqu'à la coupe de fruits du jardin de Frédéric, tout est parfait
l'après-midi est déjà bien entamée lorsque l'on sort de table, il va falloir s'y mettre si je veux observer ce soir!
le problème, déjà cette nuit, sur le chemin du retour j'y réfléchissais: c'était à coup sûr le barillet...
à bien y réfléchir, j'étais pas loin mais il ne s'agissait pas d'une pièce défectueuse, c'était tout simplement le bonhomme, le bug c'était moi
les mauvaises habitudes...la colim se fait par le dessus pour les deux points latéraux et par le dessous pour l'arrière
celui-là je ne devrais pas avoir à le toucher normalement...mais...j'y touche! et au fil du temps, le miroir remonte doucement vers ses cales anti-chutes, et un soir: il touche! et on a beau faire, insister, si on a pas le réflexe de descendre tout la colim est impossible
en quelques minutes le problème est résolu et dans la pénombre fraîche du garage les retours laser s'alignent aux centres
c'est bon pour ce soir, je vais essayer de changer d'endroit; non loin de là, un monastère est perché sur un pic, le vent y est souvent fort mais il y a peut-être un recoin....
non, il n'y en a pas, je n'ai même pas besoin d'y réfléchir: le vent secoue le camion comme un prunier dommage, la vue est superbe!
c'est finalement tout près de Villanueva del Conde que je trouve mon bonheur



un chemin désertique dans lequel je m'enfoncerais bien...la centaine de ruches bourdonnantes qui le termine me fait hésiter...comment réagiraient ces milliers d'abeilles si je m'approchais trop? dans le doute je préfère rester à l'écart
j'ai bien fait de ne pas rester dans les Asturies



cette jeune lune dans le rose couchant suivie du croissant Vénusien avec sa majesté Jupiter pour fermer la marche
il fait encore chaud et le miroir ne permet pas encore d'observer: il a fait jusqu'à 35° dans le camion cet aprèm
je note l'emplacement GPS pour Frédéric, peut-être qu'il ne le connait pas
jusqu'à minuit la température descendra doucement, et ce n'est qu'à ce moment là que l'observation pourra commencer
la malette magique de mon club astro (ES 100° en 5.5, 9, 24 et 30, plus les intermédiaires 14 et 18 en 82°) est ouverte sur la table
Saturne est belle jusqu'à 300 * au delà c'est moins bien, il va falloir faire avec
d'emblée je retourne sur les basses cibles d'hier
M4 à 120* montre son étrange structure, pour un globulaire il est quand même unique en son genre!
NGC 6144, pourtant globulaire de son état est vu comme une galaxie faible et étendue, je n'essaie pas de le grossir, peut-être ai-je tort
NGC 6235, enserré dans un triangle d'étoiles est déjà plus structuré
pour comparer avec la vision d'hier dans le DF500, je pointe M51...après plusieurs essais je reste à 220*, c'est très beau mais loin de valoir l'image d'hier, il aurait fallu comparer hier car la turbu pénalise mon 400
le refroidissement de l'atmosphère, je suis quand même à 1000 m d'altitude, provoque une légère buée sur le secondaire
l'APN étant opérationnel, je tente un ultime remerciement pour mes hôtes



j'imagine que si un autochtone m'avait regardé gesticuler avec ma lampe rouge à la main, il se serait exclamé "es loco el gringo!!"
il est bien 4h, cela fait un moment que je papillonne sur les classiques comme quand...il est l'heure de dormir
ce soir, j'irai au col de Roncevalles!

vendredi, sur la route du retour
ce devait être l'ultime étape, mais de Roncevalles point!
d'abord, parce que plus je remontais, plus le ciel se couvrait
si bien, qu'arrivé en bas du col...il pleuvait
je mangeais au chaud dans le camion, attendant une hypothétique éclaircie, puis me couchais
deux heures plus tard, n'arrivant pas à dormir, je décidais de me rapprocher du bercail
la traversée des Landes de Bayonne à chez moi fut interminable, je m’arrêtai souvent pour ne pas m'endormir
le ciel s'était re-dégagé mais il n'était plus question d'observer, je n'y aurais pris aucun plaisir
et puis j'avais tant de souvenirs au fond des yeux